Sylvia et Noureddin Bongo dénoncent un procès entaché d’irrégularités après leur condamnation
Noureddin Bongo Valentin et Sylvia Bongo Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Condamnés la veille à vingt ans de prison ferme par la Cour criminelle spéciale de Libreville, Sylvia Bongo et son fils Noureddin Bongo Valentin sont sortis de leur silence ce jeudi 13 novembre 2025.
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Dans un communiqué transmis à la presse, les deux condamnés disent respecter la justice gabonaise, tout en dénonçant de « graves irrégularités de procédure » lors de leur procès.
« Même si nous nous attendions à ce verdict, nous estimons que plusieurs lourdes irrégularités de procédure et atteintes aux droits de la défense ont été commises » , ont-ils déclaré.
Les deux anciens proches du pouvoir affirment qu’un procès équitable ne peut exister sans le droit fondamental de communiquer librement avec son avocat.
« Pendant près de deux ans, nous n’avons jamais pu recevoir notre avocat, ni à la prison centrale de Libreville, ni dans le sous-sol de la présidence de la République où nous avons été retenus en captivité » , soulignent-ils.
Estimant avoir été privés de leurs droits, Sylvia et Noureddin Bongo annoncent leur intention de porter l’affaire devant la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, puis devant la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples.
Dans leur communiqué, ils rejettent catégoriquement toute implication dans les faits qui leur sont reprochés. Sylvia Bongo, précisent-ils, n’a jamais occupé de fonction officielle au sein de l’État, tandis que Noureddin Bongo Valentin, qui a exercé les fonctions de coordinateur général des affaires présidentielles pendant 18 mois, ne gérait aucun budget public.
Pour rappel, le procès de l’ancienne Première dame et de son fils s’est ouvert le 10 novembre 2025 devant la Cour criminelle spéciale. Deux jours plus tard, le 12 novembre, les deux accusés, jugés par contumace, ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle et à 100 millions de francs CFA d’amende chacun.
L’ex-première dame, Sylvia Bongo a été reconnue coupable de recel, détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux, usurpation de titres et instigation au faux. Noureddin Bongo, lui, a été condamné pour détournement de deniers publics, concussion, usurpation de titres et de fonctions, blanchiment aggravé de capitaux et association de malfaiteurs.
Parallèlement, dix anciens proches collaborateurs du clan Bongo, interpellés à la suite du coup d’État d’août 2023, continuent de comparaître devant la même juridiction jusqu’à ce 14 novembre.

