Législatives et locales : trois anciens Premiers ministres pointent de graves irrégularités
Les trois anciens ministres Credit:© 2025 D.R./Le Radar
Les législatives et locales du 27 septembre 2025, premières élections sous la 5ᵉ République, suscitent de vives critiques de la part de figures politiques du pays.
Depuis l’annonce des premières tendances, les réactions sur le processus électoral se multiplient.
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Trois anciens Premiers ministres Raymond Ndong Sima, Alain-Claude Bilie By Nze et Julien Nkoghe Bekale, tirent la sonnette d’alarme, dénonçant irrégularités et mauvaise organisation.
Raymond Ndong Sima, Premier ministre de la Transition, exprime sa déception : « Le 30 août 2023 avait suscité l’espoir d’une rupture. La transition devait corriger les errements du passé et replacer le pays sur une trajectoire plus juste. Mais le premier véritable test de cette transition, les élections du 27 septembre 2025, ramène le Gabon à la case départ. »
Alain-Claude Bilie By Nze, désormais dans l’opposition, avait alerté dès le 26 septembre, la veille du scrutin, l’opinion nationale et internationale sur la gravité des irrégularités affectant déjà l’organisation des élections couplées : « Nous avons plaidé, avec insistance et responsabilité, pour un report de ce scrutin afin de garantir la transparence et la crédibilité du processus. Nos appels sont restés sans réponse. Aujourd’hui, la situation atteint un seuil inacceptable : plusieurs candidats d’Ensemble Pour le Gabon voient leurs noms inscrits dans des circonscriptions qui ne sont pas les leurs », avait indiqué le président d’Ensemble Pour le Gabon dans un communiqué.
Julien Nkoghe Bekale, quant à lui, fustige l’organisation du scrutin : « Ces élections, qui auraient dû être un moment de consolidation démocratique, ont été entachées d’irrégularités massives et d’une organisation chaotique. La mauvaise gouvernance électorale constatée porte atteinte à l’intégrité, à la transparence et à la sincérité des résultats. Le ministère de l’Intérieur, la CNOCER et leurs démembrements locaux ont manifestement failli à leur mission. »
Face à ces critiques, de nombreux observateurs s’interrogent : le Gabon risque-t-il d’avoir des députés et élus municipaux contestés, dont la légitimité serait compromise ?